La langue française est imagée, riche en expressions étonnantes et parfois drôles. On en utilise de nombreuses au quotidien sans vraiment penser à leur origine et à leur signification. Certaines s’inspirent du monde animal et, chez tails.com, nos préférées sont naturellement celles qui font référence à nos amis les chiens.
Entre chien et loup
Déjà dans l’Antiquité, les Romains utilisaient l’expression « inter canem et lupum » (« entre chien et loup » en latin) pour parler la transition entre le jour et la nuit. Cette expression apparaît en français au 13e siècle. Le crépuscule est un moment dont les couleurs sont bien particulières et lors duquel les formes se confondent facilement.
Le manque de clarté empêche notamment de différencier le chien du loup, deux animaux qui se ressemblent, mais qui ne représentent pas du tout la même menace. Dans le monde des bergers, cette locution fait d’ailleurs référence au moment où le chien est placé à la garde avant que le loup ne profite de la nuit pour rôder autour de la bergerie.
Se regarder en chiens de faïence
La faïence est une céramique fabriquée à base d’argile et d’étain. Elle sert à recouvrir les poteries. Au 16e siècle, la mode des décorations en faïence bat son plein. On avait alors pour coutume d’orner la cheminée au moyen d’objets de ce type, notamment des paires de chiens. Posées face à face, les figurines immobiles semblaient se dévisager.
C’est à la fin du 17e siècle que l’expression « se regarder en chiens de faïence » fait son apparition. On l’utilise encore aujourd’hui pour décrire deux personnes qui se toisent en silence, avec méfiance, sans qu’on puisse deviner le tour que va prendre leur rencontre.
Être malade comme un chien
C’est généralement ce qu’on dit quand on est cloué au lit. Mais quel rapport avec les chiens ? Cette expression date du 17e siècle, époque où nos fidèles compagnons étaient loin d’être choyés. Au contraire, ils n’avaient qu’une fonction utilitaire pour la chasse, la garde ou le travail. Considérés comme sales, ils dormaient à l’extérieur. L’alimentation des chiens était pauvre et les soins vétérinaires presque inexistants. Quand ils tombaient malades, ils étaient livrés à eux-mêmes jusqu’à guérir seuls ou mourir. D’où l’expression « malade comme un chien ». Si les conditions de vie de nos fidèles compagnons se sont améliorées depuis, la langue a gardé le souvenir de cette époque.
Prendre un air de chien battu
Comme pour l’exemple précédent, le contexte n’est pas très gai. À l’époque où les chiens servaient uniquement à travailler, ils récoltaient des coups quand ils n’effectuaient pas bien leurs tâches ou que leurs propriétaires étaient simplement de mauvaise humeur. Depuis, les choses ont beaucoup évolué : la loi punit désormais la violence physique et toute forme de maltraitance animale.
De nos jours, votre fidèle compagnon a plus de chances de prendre un air de chien battu parce qu’il veut que vous remplissiez de nouveau sa gamelle de croquettes. Bien des propriétaires de chiens connaissent cette moue attendrissante.
S’entendre comme chien et chat
Très commune, cette locution française ironique repose sur l’idée selon laquelle les chiens et les chats ne se supportent pas. Elle fait son entrée dans la langue française au 17e siècle. On l’utilise pour parler d’individus qui entretiennent des relations tendues et se disputent sans arrêt. Il suffit cependant de voir certains félins dormir blottis contre leurs compagnons canins pour réaliser qu’il ne s’agit pas d’une vérité absolue.
Ces cinq expressions familières, et bien d’autres encore, témoignent de notre proximité avec les chiens et d’une histoire partagée.