Tout sur le stress chez le chien avec Carolyn, comportementaliste tails.com

Nos chiens auraient la vie facile ? Quand on pense à tout ce qu’implique le rôle de chien de famille, on comprend que ce n’est peut-être pas si simple. C’est quand il ne parvient pas à gérer certaines situations et à communiquer son malaise qu’apparaissent les problèmes de comportement et de stress chez le chien.

La vie de famille : source de stress chez le chien ?

Un chien de travail vit avec un propriétaire ayant des objectifs semblables, dans un environnement taillé pour son activité. Il a au quotidien un exutoire pour les instincts liés au développement de sa race (activité de berger, de garde, de sauvetage…).

Pour un chien de compagnie, la mission est un peu plus complexe. Il vit au sein d’un foyer dans lequel il doit rester propre, ne pas se servir en nourriture, accepter le bruit et l’agitation du quotidien, doit nous suivre où on le souhaite et pour autant savoir rester seul quand sa compagnie n’est pas requise. Il ne doit pas aboyer, mordre, sauter, mâchouiller, voler, en bref toutes ces choses qui font de lui… un chien !

On demande à nos chiens d’adopter un comportement exemplaire, souvent contraire à ce que dicte leur instinct. Si la plupart gèrent très bien, c’est simplement parce que les chiens sont des compagnons hors pair et extrêmement adaptables !

D’où viennent les problèmes de comportement chez le chien ?   

Faisons tout d’abord le point sur une idée. Les problèmes de comportement ne posent pas problème chez le chien – même si leur cause en pose. Un chien se comporte comme un chien dans une situation qu’il va trouver stressante. Il cherche l’apaisement et à faire cesser ou disparaître l’évènement ou la chose stressante. Pour lui, c’est sa réaction normale et naturelle. C’est pour le propriétaire ou la famille que ce comportement pose problème.

Certains problèmes de comportement sont évidents parce qu’ils sont dramatiques. Les morsures, la destruction, les hurlements, la réactivité… ils sont facilement reconnaissables. Ces réactions peuvent être assimilées au fait de hurler le plus fort possible, en ultime tentative pour se faire entendre parce que rien d’autre n’a fonctionné.

Si nous voulons prévenir les problèmes de comportement chez nos chiens – et assurer leur bien-être à nos côtés – nous devons nous efforcer de les écouter et les comprendre avant qu’ils ne se résolvent à crier. Il faut alors apprendre à reconnaître les premiers signes de stress chien, mais aussi à s’en occuper avant qu’ils ne deviennent problématiques. Heureusement, l’observation et la patience nous permettent de comprendre le « langage » de nos chiens.

Le langage corporel du chien : un outil de communication

Il va de soi que les chiens ne peuvent communiquer avec la parole, comme nous. Ils utilisent plutôt toute une panoplie d’indices corporels qui peuvent devenir facilement identifiables une fois qu’on sait comment observer. La « lecture » du langage corporel de votre chien est gratifiante : elle vous aidera à renforcer le lien qui vous unit, et à réellement vous « écouter » l’un l’autre.

Les signes de stress chez le chien

Revenons-en au stress chez le chien. De nombreux indices l’indiquent. Certains sont très subtils et montrent simplement que le chien n’est pas certain de la situation. D’autres sont plus évidents. Avec de l’attention et de l’entraînement, vous arriverez à comprendre votre chien bien avant qu’il n’ait à « hausser le ton ».

  • Le bâillement – Bien sûr, les chiens baillent quand ils sont fatigués ou quand ils se réveillent tout juste d’une sieste. Mais le bâillement peut aussi être signe de stress. Observez un chien qui se fait manipuler ou enlacer par une personne inconnue, et constatez comme il peut bailler à répétition.
  • Se lécher les babines – c’est peut-être que votre chien vient de se régaler de son repas ou d’une friandise… mais si aucune nourriture n’est impliquée, le fait de se lécher le pourtour de la bouche peut être un indicateur de stress.
  • Quand il se secoue – il essaie peut-être de se sécher s’il est mouillé. Mais s’il se secoue après une rencontre avec un congénère ou une personne, c’est peut-être que la situation n’a pas été très confortable pour lui. Elle a généré un peu d’anxiété ou de stress, dont il essaie de se débarrasser.
  • Le regard de côté – Comme un enfant qui se cache les yeux, le chien semble penser que s’il détourne le regard de quelque chose, cette chose sera moins effrayante. Lorsqu’il en a la possibilité, le chien s’écartera de l’élément qui le stresse. Du moins, il tournera la tête. S’il n’a pas trop de choix, il détournera le regard : vous verrez alors le blanc de ses yeux apparaître sur le côté.
  • Il quitte la situation – S’il y a un problème, autant s’en éloigner : c’est ainsi que les chiens gèrent les situations malaisantes. Pour peu qu’il ait le choix, le chien fera demi-tour et s’éloignera d’une chose ou d’une situation stressante.
  • La léthargie – Il arrive que nous ne reconnaissions pas le stress parce qu’il ressemble à un comportement normal ou positif. Un chien bien dans sa tête, profitant de suffisamment d’affection et de dépense physique et mentale, sera probablement calme et détendu lorsqu’il n’est pas occupé. Sauf qu’un chien manquant de stimulation physique, mentale et sociale pourra aussi se montrer très calme ; ou plutôt léthargique et déprimé (surtout s’il a été éduqué de manière brusque ou forcée).

Que faire si mon chien est stressé ?

Il n’y a pas de raccourci, même s’il suffit parfois de faire quelques changements simples. Le stress chez le chien doit en tout cas être pris au sérieux.

  • Sachez reconnaître le langage corporel de votre chien : il tente de communiquer avec vous
  • Déterminez la cause du stress chez le chien.
  • Retirez les éléments en cause ou faites en sorte qu’ils soient moins dérangeant, avant qu’ils ne forcent votre chien à crier.
  • Assurez-vous que votre chien ait bien tout ce qu’il lui faut pour être heureux et bien dans sa tête. Cela inclut plus que les promenades quotidiennes. Il lui faut de l’activité physique – y compris un exutoire pour les instincts pouvant être liés à sa race – mais aussi du contact social, des motivations, des récompenses, du jeu. C’est le meilleur moyen pour prévenir et réduire le stress chez le chien.

Au besoin, n’hésitez pas à vous faire aider d’un.e comportementaliste canin qui saura interpréter le langage de votre chien, vous montrer comment le comprendre, et travailler avec vous pour le déstresser.

Carolyn Menteith a plus de 25 ans d’expérience en tant que comportementaliste canine. Elle apporte son expertise chez tails.com en nous aidant à mieux comprendre le lien entre animal et propriétaire ainsi la personnalité parfaitement unique de chaque chien.

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