Comprendre et gérer l’anxiété de séparation chez le chien

« L’automne 2021 marquera, à priori, la fin du télétravail pour beaucoup de français qui devront reprendre le chemin des bureaux après plusieurs mois d’absence. Ce retour à la normale risque d’être difficile à vivre pour nos animaux de compagnie qui se sont habitués à notre présence et à plus d’attention de notre part. » – Hélène Gateau, Dr Vétérinaire

Entre les confinements, le télétravail et les vacances d’été, une chose est sûre : de nombreux chiens ont passé plus de temps que jamais avec leurs chers maîtres. Cette rentrée est donc l’occasion de se pencher sur un comportement préoccupant pour beaucoup de propriétaires : l’anxiété de séparation chez le chien.

Avec l’aide de notre invitée Hélène Gateau, Dr vétérinaire, tentons de comprendre les origines de ce problème, et surtout comment y remédier.

Qu’est-ce que l’anxiété de séparation ?

L’anxiété de séparation est un trouble du comportement qui se manifeste lorsque le chien est séparé de ses maîtres ou des personnes auxquelles il est très attaché. Cette séparation peut créer un stress ou une anxiété, exprimés par des signes de détresse. 

La manière dont l’animal réagit à l’absence de son maître peut se transformer en réel problème, pour le chien mais aussi pour son maître et potentiellement son milieu environnant. Heureusement, il n’est jamais trop tard pour le prendre en charge. Et il n’est jamais trop tôt pour le prévenir chez le jeune chien.

Les chiffres : 3 chiens sur 10 souffrent d’anxiété de séparation

Comment savoir si mon chien souffre d’anxiété de séparation ?

Manifester sa joie quand vous rentrez à la maison, c’est une chose. Mais si votre chien est en proie à un réel mal-être durant votre absence, il peut :

● aboyer, hurler ou chouiner

● mâchonner ou détruire des objets

● se lécher excessivement les pattes, jusqu’à se créer des lésions

● faire ses besoins alors qu’il est habituellement propre

● gratter les portes et les embrasures de portes

● faire les 100 pas, refuser de se poser

● haleter ou saliver en excès

● être anormalement nerveux lorsque vous rentrez

Pour repérer ces signes si vous avez un doute, vous pouvez par exemple installer une petite caméra consultable à distance, ou interroger vos voisins.

D’autres signes peuvent montrer que votre chien appréhende trop fortement votre départ, même lorsque vous êtes présent : il vous suit absolument partout en refusant de se reposer, et s’agite, salive, gémit ou baille quand vous préparez à sortir.

Gérer les angoisses de séparation : les conseils vétérinaires

Quelques conseils pour faciliter la séparation :

● Ne pas le laisser passer la nuit avec vous.

● Ne pas répondre systématiquement à ses sollicitations.

● Ne pas accepter qu’il soit toujours derrière vous et l’envoyer parfois dans son panier pour qu’il ne soit pas dans la même pièce que vous.

● Ne pas répondre à ses appels lorsqu’il pleure, parce qu’il associera votre retour à ses cris

● Briser les rituels du départ et du retour : ignorez votre chien une bonne demi-heure avant et après pour qu’il n’associe pas le départ avec l’absence de contact entre vous.

● Si le chien a fait des dégâts, ne pas le gronder et ne pas nettoyer devant lui

● Si cela ne suffit pas ou que les aboiements du chien persistent, une visite chez votre vétérinaire s’impose pour mettre en place une thérapie comportementale plus personnalisée associée ou non à un traitement médical.

L’astuce nutrition d’Hélène : « Pour l’occuper au moment de votre départ, donnez une friandise à mâcher ou un jouet distributeur à votre chien ! En effet, c’est pendant les 20 premières minutes de votre absence que le chien ressent le plus la solitude. L’occuper à ce moment-là avec une friandise ou son repas dans un jouet distributeur est donc idéal. »

Préparer un jeune chiot à vos absences

 « Il est important d’anticiper la séparation et de préparer son chien à passer du temps seul… Même si cela n’est pas évident pour ces êtres très sociaux, routiniers et toujours en demande d’amour. »

Quand on accueille un jeune chiot à la maison, l’envie de rester à ses côtés 24h sur 24 est irrésistible ! Mais mieux vaut encourager son indépendance dès son plus jeune âge pour prévenir de problèmes futurs.

Tout en récompensant les comportements positifs et en faisant de votre mieux pour ne pas répondre aux éventuels pleurs, effectuez cet exercice régulièrement. 

Augmentez progressivement les temps de séparation

Quittez la pièce et fermez la porte derrière vous. Attendez 30 secondes, puis entrez à nouveau. Recommencez encore et encore, jusqu’à ce que votre chien ne réagisse même plus. Sur quelques semaines, augmentez le temps et la distance de séparation :

1 minute – vous êtes derrière la porte

2 minutes – vous êtes dans une autre pièce

3 minutes – vous êtes à l’étage, votre chien est en bas

5 minutes – vous faites le tour du pâté de maisons, votre chien reste à la maison

Le but est d’augmenter la durée petit à petit, pour que votre chiot ne s’en rende pas compte – et ne s’alarme pas.

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