« Ça dépend de quel point de vue on se place. Oui, le chien fait partie de l’ordre des Carnivores (comme le chat, mais aussi comme le panda… qui ne mange que du bambou !), mais il a un régime alimentaire plutôt omnivore, résultant de sa co-évolution avec l’homme. »
Hélène Gateau, Dr Vétérinaire
Tout est dit, n’est-ce pas ? Et pourtant, l’idée reçue veut souvent que le chien soit purement carnivore, comme son cousin le loup… qui pourtant lui aussi grignote volontiers quelques baies des bois ! Alors, le chien domestique, carnivore ou pas ? Devrait-il consommer des produits végétaux, des croquettes, uniquement de la viande ? Avec l’aide d‘Hélène Gateau, vétérinaire, répondons une bonne fois pour toute à ces questions.
Le chien : carnivore ou omnivore ?
« Voilà une question qui agite et divise dès qu’on s’intéresse à la nutrition canine. Le chien fait partie de l’ordre des Carnivores (comme le chat, mais aussi comme … le panda, qui ne mange que du bambou), mais il a un régime alimentaire plutôt omnivore, résultant de sa co-évolution avec l’homme. Il est capable d’assimiler parfaitement l’amidon (à la différence du loup, il a 7 fois plus de copies du gène codant pour l’amylase, l’enzyme permettant la dégradation et donc la digestion de l’amidon). Ses molaires et pré-molaires, plus larges et moins pointues, sont adaptées à un régime avec des végétaux.
Donc les régimes alimentaires à base de viande uniquement ne sont pas du tout adaptés pour les chiens. On dira du chien que c’est un carnivore à tendance omnivore.«
À propos du loup : Le régime alimentaire du loup est exclusivement carné. Mais il tue et consomme des proies (parfois de petite taille : lièvres, lapins, reptiles, oiseaux) herbivores ou omnivores, dont il ingère également le contenu digestif… et celui-ci va contenir des fibres de végétaux ! Il peut aussi, en saison, picorer des baies sauvages, voire ajouter de l’herbe à son alimentation pour l’apport de fibres.
Alors, comment le chien domestique est-il, à la différence du loup, devenu ‘omnivore’ ?
C’est la domestication qui a eu un impact sur le fonctionnement digestif du chien. Le chien, dans de nombreuses sociétés, a été très longtemps l’éboueur de l’homme, le débarrassant de ses déchets et de ses excréments. Il s’est donc habitué à ingérer tout type d’aliments et ses capacités digestives ont évolué en ce sens.
Un régime omnivore… comme le nôtre ?
Un régime omnivore ne signifie pas que le chien domestique devrait manger comme nous. Bien sûr, le chien a des besoins propres. Il doit notamment bénéficier, dans son alimentation, de parts adaptées de :
Protéines ⬇️
Fibres ⬇️
Glucides ⬇️
Lipides ⬇️
Vitamines ⬇️
Comment définir les besoins nutritionnels d’un chien par rapport à sa taille, son âge, ses habitudes de vie ? Chez tails.com, on s’en occupe avec une alimentation sur mesure ; mais on vous propose aussi d’en savoir plus sur ce qui régit les besoins alimentaires de chaque individu, dans cet article.
Quelles seraient les répercussions d’un régime uniquement à base de viande pour un chien ?
Notre chien n’est plus un loup ni un animal sauvage. Jusqu’à preuve du contraire, il vit dans nos foyers, partage nos lits et canapés, est souvent stérilisé. On veut qu’il ait de belles selles, qu’il ne sente pas trop mauvais, qu’il ait un beau poil, et vive longtemps. Donc il lui faut un régime alimentaire équilibré. Il lui faut des protéines, des lipides, des acides gras essentiels, des fibres, des glucides, des vitamines et minéraux. Nutriments qu’une alimentation 100% viande ne pourrait pas fournir.
À propos de l’alimentation carnée crue : Beaucoup défendent le maintien d’un régime purement carnivore pour les chiens domestiques, souvent à base de viandes crues. Régime qui représente, notamment, un sacré défi en termes d’organisation (avec la préparation individuelle de chaque ration, qui doit être équilibrée d’un point de vue nutritionnel) et de sécurité sanitaire ! Il faut absolument s’assurer que les viandes soient conservées, préparées et servies dans des conditions d’hygiène alimentaire irréprochables, au risque de transmettre au chien, voire à l’humain, des maladies potentiellement graves.
« Notre chien n’est plus un loup ni un animal sauvage. »